Évangile de Jésus Christ selon saint Jean(Jn15, 18-21)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Si le monde a de la haine contre vous,
sachez qu’il en a eu d’abord contre moi.
Si vous apparteniez au monde,
le monde aimerait ce qui est à lui.
Mais vous n’appartenez pas au monde,
puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ;
voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous.
Rappelez-vous la parole que je vous ai dite :
un serviteur n’est pas plus grand que son maître.
Si l’on m’a persécuté,
on vous persécutera, vous aussi.
Si l’on a gardé ma parole,
on gardera aussi la vôtre.
Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom,
parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Méditation
Frères et sœurs dans le Seigneur ressuscité, loué soit Jésus-Christ ! Depuis quelques jours, nous lisons dans l’évangile de Jean les passages où il est question du testament, mieux, du discours d’adieux de Jésus à ses disciples. Ce discours en question a pour objectif premier de consoler les disciples et de les rassurer afin que leur cœur ne se trouble point devant les événements qui vont arriver.
Mais en même temps, le Seigneur ne voudrait pas les remplir d’illusion : autant mieux leur dire clairement ce qui les attend de la part des hommes, leurs frères. Ainsi ils ne doivent pas être surpris d’être pourchassés et persécutés par le monde, le moment venu. En effet, le choix amoureux que Jésus a porté sur ses disciples a paradoxalement signé ipso facto leur condamnation, pire, leur arrêt de mort. Parce qu’ils ont choisi de suivre Jésus, ils sont devenus par le fait même ennemis du monde, pour autant que ceux qui ont haï le maître et l’ont mis à mort, haïront davantage ses disciples. Et même, ce qui les attend sera plus grave encore, car ils n’auront plus affaire qu’à un seul peuple (les Juifs), mais à toutes les nations de la terre (Cf. Mt 28, 19-20 ; Ac 1, 8). Paul, Timothée et Luc en sont des témoins vivants dans la liturgie de ce jour.
Bien-aimés, le « oui » inconditionnel des disciples à Jésus les a arrachés au monde. Désormais, ils n’appartiennent plus à ce monde dans lequel ils vivent et exercent pourtant. Aujourd’hui plus que jamais, nous pourrions dire avec raison qu’il s’agit, comme au temps des apôtres, d’un monde qui ne connaît pas/plus Dieu et ne tolère guère quiconque essaye de prononcer ces quatre lettres. Il en ressort que notre mission aujourd’hui est plus grande que celle des disciples il y a plus de vingt siècles. En effet, c’est dans les souffrances et la passion du Seigneur que nous devons trouver les forces nécessaires pour continuer d’annoncer le règne de Dieu avec courage, contre insultes, moqueries et persécutions tous azimuts.
Il s’agit, dit saint Paul, de porter dans notre chair, par amour du corps du Christ qui est l’Église, toutes les souffrances du temps présent, pour compléter celles du Christ (Col 1, 24). Si le Christ a souffert, c’était pour nous, pour nous montrer le chemin. Et s’il est ressuscité, c’était davantage pour nous, afin que nous entrevoyions la gloire qui nous attend au bout de toutes ces souffrances. Il n’y a point de commune mesure entre cette gloire et les souffrances que nous devons endurer pour un temps (Rm 8, 18). Alors soyons persévérants. Ne commettons surtout pas la bêtise de nous conformer au monde, comme beaucoup l’ont déjà fait et continuent de le faire pour plaire aux hommes. Quoiqu’il en soit, le Seigneur nous a dit : c’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie (Lc 19, 21). A chacun de voir !
Prions
Seigneur Jésus, alors que le monde te rejette de plus en plus, et que ceux qui professent ton nom sont tournés en dérision, renouvelle notre façon d’être, de penser et d’agir, afin que nous continuions de témoigner de toi avec ferveur et zèle, malgré les moqueries et les persécutions. Fais que tous tes fils, réconfortés par les célébrations de ce temps pascal, réaffirment leur foi en toi et l’espérance qui les animent, dans l’attente du jour où ils te rejoindront définitivement pour partager la plénitude de ta gloire. Toi qui règnes, pour les siècles des siècles. Amen.
Intercession
Nous te prions, Seigneur, pour tous ceux qui ne te connaissent pas encore et plus encore pour tous ceux qui t’ont connu autrefois et ont abandonné le chemin de ta maison, à cause des soucis et incompréhensions de ce monde. Répand sur eux ton Esprit, et rend leur cœur sensible aux multiples appels de te disciples qui les invitent jours et nuits à la (re)conversion.
Marie, mère de tous les enfants de Dieu, aide-nous à cheminer courageusement à la suite de ton fils, Jésus-Christ, notre Seigneur.
Exercice spirituel
Aujourd’hui, nous allons nous livrer à un exercice plus ou moins risqué pour celui dont les convictions de foi chrétienne ne sont pas encore solides. Mais tout doit se faire dans la mesure du possible, selon les moyens dont chacun dispose. Il s’agit d’identifier dans son entourage, parmi ses familiers, amis et ses connaissances, une personne qui a abandonné sa foi chrétienne, quitté l’Église ou même intégré une autre. Lançons-nous, si nous nous y sentons, dans un combat pour ramener ce frère égaré. Avant de commencer, prenons le temps de prier et demandons le secours de l’Esprit Saint. Vous pourriez juste parler avec la personne de votre foi et de la sienne, ce serait déjà un début.
D.Fopa Séminariste-étudiant en théologie.