Lectures de la messe
Première lecture
« Voici que la vierge est enceinte » (Is 7, 10-16)
Lecture du livre du prophète Isaïe
En ces jours-là,
le Seigneur parla ainsi au roi Acaz :
« Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu,
au fond du séjour des morts
ou sur les sommets, là-haut. »
Acaz répondit :
« Non, je n’en demanderai pas,
je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. »
Isaïe dit alors :
« Écoutez, maison de David !
Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes :
il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu !
C’est pourquoi le Seigneur lui-même
vous donnera un signe :
Voici que la vierge est enceinte,
elle enfantera un fils,
qu’elle appellera Emmanuel
(c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).
De crème et de miel il se nourrira,
jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien.
Avant que cet enfant sache rejeter le mal
et choisir le bien,
la terre dont les deux rois te font trembler
sera laissée à l’abandon. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 23 (24), 1-2, 3-4ab, 5-6)
R/ Qu’il vienne, le Seigneur :
c’est lui, le roi de gloire ! (cf. Ps 23, 7c.10c)
Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.
Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles.
Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche ta face !
Deuxième lecture
Jésus-Christ, né de la descendance de David, et Fils de Dieu (Rm 1, 1-7)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Paul, serviteur du Christ Jésus,
appelé à être Apôtre,
mis à part pour l’Évangile de Dieu,
à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome.
Cet Évangile, que Dieu avait promis d’avance
par ses prophètes dans les saintes Écritures,
concerne son Fils qui, selon la chair,
est né de la descendance de David
et, selon l’Esprit de sainteté,
a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu
par sa résurrection d’entre les morts,
lui, Jésus Christ, notre Seigneur.
Pour que son nom soit reconnu,
nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre,
afin d’amener à l’obéissance de la foi
toutes les nations païennes,
dont vous faites partie,
vous aussi que Jésus Christ a appelés.
À vous qui êtes appelés à être saints,
la grâce et la paix
de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ.
– Parole du Seigneur.
Évangile
Jésus naîtra de Marie, accordée en mariage à Joseph, fils de David (Mt 1, 18-24)
Alléluia. Alléluia.
Voici que la Vierge concevra :
elle enfantera un fils,
on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ».
Alléluia. (Mt 1, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Voici comment fut engendré Jésus Christ :
Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ;
avant qu’ils aient habité ensemble,
elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux,
qui était un homme juste,
et ne voulait pas la dénoncer publiquement,
décida de la renvoyer en secret.
Comme il avait formé ce projet,
voici que l’ange du Seigneur
lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David,
ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse,
puisque l’enfant qui est engendré en elle
vient de l’Esprit Saint ;
elle enfantera un fils,
et tu lui donneras le nom de Jésus
(c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve),
car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela est arrivé
pour que soit accomplie
la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
Voici que la Vierge concevra,
et elle enfantera un fils ;
on lui donnera le nom d’Emmanuel,
qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla,
il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit :
il prit chez lui son épouse.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Homélie
Bien-aimés de Dieu, frères et sœurs dans le Christ !
Aujourd’hui, nous célébrons le quatrième dimanche de l’Avent. À quelques jours de Noël, les lectures d’aujourd’hui nous invitent à réfléchir sur la figure de saint Joseph, l’époux de la Vierge Marie. Dans l’Évangile, Matthieu qualifie Joseph d’homme ‘‘juste’’ en ces termes : « Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. » ( Mt 1,18-19). Cherchons à comprendre.
Dans l’histoire d’Israël, les coutumes matrimoniales comportaient deux phases bien définies. La première s’apparente à des fiançailles officielles, où la femme, bien que continuant à vivre dans la maison de son père pendant un an, est considérée comme la ‘‘femme’’ du fiancé. Ils ne vivaient pas encore ensemble, mais elle était comme sa femme. Le second acte était le transfert de la mariée de la maison de son père à celle du marié. Cela se déroulait lors d’une procession festive qui parachevait le mariage.
Selon ces coutumes, le fait qu’avant d’aller vivre ensemble, Marie s’est trouvée enceinte, exposait la Vierge à l’accusation d’adultère. Et cette culpabilité, selon l’ancienne loi, devait être punie par la lapidation (cf. Dt 22, 20-21). C’est dans ce contexte que Joseph était juste car décide de garder le silence et lui donner l’acte de répudiation en secret, sans tapage, sans la soumettre à une humiliation publique. Il choisit la voie du secret, sans procès et réparation.
Quel bel exemple pour nous qui, dès que nous avons une petite nouvelle mauvaise sur quelqu’un passons le temps au bavardage, à la médisance, au sabotage ! Par la suite, la voix de Dieu intervient dans le discernement de Joseph et, à travers un songe, lui révèle un sens plus grand que sa propre justice. C’est dire que face à certaines circonstances de la vie, qui semblent dramatiques au départ, il se cache une Providence qui, avec le temps, prend forme et illumine de sens la douleur qui nous a frappés. Frères et sœurs, la tentation est de s’enfermer dans cette douleur, dans cette pensée des choses pas très agréables qui nous sont arrivées. Joseph nous donne la leçon de prendre la vie comme elle vient.
Que saint Joseph nous aide à nous laisser surprendre par Dieu et à accueillir la vie comme un mystère qui cache le secret de la vraie joie. Que Saint Joseph nous aide à vivre autrement la naissance de Jésus dans nos cœurs.
Abbé Paul Gaël Essame
Diocèse de Nkongsamba
