Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt9, 18-26)
En ce temps-là,
tandis que Jésus parlait aux disciples de Jean le Baptiste,
voilà qu’un notable s’approcha.
Il se prosternait devant lui en disant :
« Ma fille est morte à l’instant ;
mais viens lui imposer la main,
et elle vivra. »
Jésus se leva et le suivit, ainsi que ses disciples.
Et voici qu’une femme
souffrant d’hémorragies depuis douze ans
s’approcha par derrière
et toucha la frange de son vêtement.
Car elle se disait en elle-même :
« Si je parviens seulement à toucher son vêtement,
je serai sauvée. »
Jésus se retourna et, la voyant, lui dit :
« Confiance, ma fille !
Ta foi t’a sauvée. »
Et, à l’heure même, la femme fut sauvée.
Jésus, arrivé à la maison du notable,
vit les joueurs de flûte
et la foule qui s’agitait bruyamment.
Il dit alors :
« Retirez-vous.
La jeune fille n’est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui.
Quand la foule fut mise dehors,
il entra, lui saisit la main,
et la jeune fille se leva.
Et la nouvelle se répandit dans toute la région.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Méditation
Bien-aimés dans la foi, que le Seigneur soit avec vous. Dans l’Évangile de ce jour, le Christ poursuit sa lutte contre les misères humaines, celles de la maladie, celles de la mort. Il guérit la femme hémorroïsse, malade depuis 12 ans, et fait revenir à la vie la fille morte d’un notable juif, certainement le nommé Jaïre, le chef de la synagogue comme nous le rapporte Mc5, 22. Ce qui est plus important, et c’est ce sur quoi nous allons insister dans notre méditation de ce jour, est la réponse à cette question : qu’est-ce qui en ces deux personnes pousse Jésus à accomplir des merveilles pour eux ?
La réponse est simple : c’est une combinaison de ces trois principales dispositions:
- Un cœur humble, aimant et craignant Dieu
- Un cœur réellement préoccupé par une situation réelle
- Une foi totale, une confiante ferme, en Jésus.
Nous pouvons appeler la mathématique de la foi, l’addition de ces trois dispositions. Le cœur du chef de la synagogue, comme celui de la femme hémorroïsse, est un cœur humble, aimant et craignant Dieu. Le chef de la synagogue est un pharisien. Nous savons que les pharisiens n’aimaient pas Jésus. Alors, manifester publiquement sa confiance en Dieu est donc pour Jaïre un véritable acte de courage et d’humilité. Il tombe aux pieds de Jésus, signe de soumission, d’adoration et donc de reconnaissance de sa divinité. La femme hémorroïsse selon le récit de l’évangile selon Marc, vient se prosterner devant Jésus lorsqu’il cherche qui a touché son vêtement. C’est encore là un acte d’humilité et de crainte de Dieu. Cette disposition les prépare à attendre patiemment la réponse de Dieu et à l’accueillir joyeusement.
Ensuite, les deux personnages du texte ont dans le cœur une situation réellement préoccupante. Cette maladie qui ne guérit pas depuis très longtemps préoccupe cette femme, la santé de sa fille est un véritable souci pour le chef de la synagogue.
Enfin nos deux bénéficiaires de la miséricorde de Dieu sont plein de foi, une foi ferme. Ils croient de tout leur cœur, de toute leur âme et de tout leur esprit que Jésus peut faire ce qu’ils lui demandent. Et le résultat ne s’est pas fait attendre: le Seigneur fait pour eux des merveilles.
Dieu se laisse séduire par la vraie foi! Lorsque notre foi est vraie, lorsque nous présentons au Seigneur, non pas des fictions, mais des situations qui émanent de la réalité concrète de notre vie ou de celle de nos frères et sœurs, et lorsque l’amour de Dieu, du prochain, habite notre cœur humble, alors nous comprenons ce que veut dire le Seigneur lorsqu’il affirme en Mt7, 7: demandez et vous recevrez. En réalité, nous recevons à la mesure de notre foi, de notre espérance et de notre amour.
Avons-nous une situation réellement préoccupante dans notre vie en ce moment ? Qu’est-ce que nous voulons que Dieu fasse pour nous dans l’aujourd’hui, l’ ici et le maintenant de notre vie ? Soumettons-lui nos préoccupations en veillant aux trois dispositions que nous avons évoquées ci-dessus ? Nous verrons que Dieu ne peut ni se tromper, ni nous tromper.
Prions
Seigneur Dieu Notre Père, tu as envoyé Jésus-Christ, ton fils unique, pour nous arracher au pouvoir du péché, de la maladie et de la mort, pour cela nous te rendons infiniment grâce. Donne-nous, nous t’en prions, un cœur humble, aimant et qui te craigne. Donne-nous une confiance inébranlable en toi. Ainsi, nous serons capables de coopérer à tes actions bienfaisantes dans nos vies. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen.
Intercession
Seigneur n’oublie pas ceux qui, portant des situations difficiles depuis de longues années, cherchent et attendent ton secours, manifeste-toi à eux afin qu’ils goutent et voient comme est bon le Seigneur.
Vierge Marie, toi qui a su garder la vraie foi, intercède pour eux afin qu’ils ne désespèrent jamais.
Exercice spirituel
Vérifier la qualité de notre foi : est-elle ferme en Jésus ? Sinon qu’est-ce qui nous fait douter de Dieu ? Que l’Esprit nous éclaire pour que nous puissions nous débarrasser de tout ce qui fragilise notre foi.
André Kamta Sabang
Christus Vivit