Lectures de la messe
Première lecture
« Ma mère, tu m’as enfanté homme de querelle pour tout le pays » (cf. Jr 15, 10) (Jr 38, 4-6.8-10)
Lecture du livre du prophète Jérémie
En ces jours-là,
pendant le siège de Jérusalem,
les princes qui tenaient Jérémie en prison
dirent au roi Sédécias :
« Que cet homme soit mis à mort :
en parlant comme il le fait,
il démoralise tout ce qui reste de combattant dans la ville,
et toute la population.
Ce n’est pas le bonheur du peuple qu’il cherche,
mais son malheur. »
Le roi Sédécias répondit :
« Il est entre vos mains,
et le roi ne peut rien contre vous ! »
Alors ils se saisirent de Jérémie
et le jetèrent dans la citerne de Melkias, fils du roi,
dans la cour de garde.
On le descendit avec des cordes.
Dans cette citerne il n’y avait pas d’eau, mais de la boue,
et Jérémie enfonça dans la boue.
Ébed-Mélek sortit de la maison du roi
et vint lui dire :
« Monseigneur le roi,
ce que ces gens-là ont fait au prophète Jérémie,
c’est mal !
Ils l’ont jeté dans la citerne,
il va y mourir de faim
car on n’a plus de pain dans la ville ! »
Alors le roi donna cet ordre à Ébed-Mélek l’Éthiopien :
« Prends trente hommes avec toi,
et fais remonter de la citerne le prophète Jérémie
avant qu’il ne meure. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 39 (40), 2, 3, 4, 18)
R/ Seigneur, viens vite à mon secours ! (Ps 39, 14b)
D’un grand espoir,
j’espérais le Seigneur :
il s’est penché vers moi
pour entendre mon cri.
Il m’a tiré de l’horreur du gouffre,
de la vase et de la boue ;
il m’a fait reprendre pied sur le roc,
il a raffermi mes pas.
Dans ma bouche il a mis un chant nouveau,
une louange à notre Dieu.
Beaucoup d’hommes verront, ils craindront,
ils auront foi dans le Seigneur.
Je suis pauvre et malheureux,
mais le Seigneur pense à moi.
Tu es mon secours, mon libérateur :
mon Dieu, ne tarde pas !
Deuxième lecture
« Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée » (He 12, 1-4)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères,
nous qui sommes entourés d’une immense nuée de témoins,
et débarrassés de tout ce qui nous alourdit
– en particulier du péché qui nous entrave si bien –,
courons avec endurance
l’épreuve qui nous est proposée,
les yeux fixés sur Jésus,
qui est à l’origine et au terme de la foi.
Renonçant à la joie qui lui était proposée,
il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice,
et il siège à la droite du trône de Dieu.
Méditez l’exemple
de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité,
et vous ne serez pas accablés par le découragement.
Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang
dans votre lutte contre le péché.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Je ne suis pas venu mettre la paix sur terre, mais bien plutôt la division » (Lc 12, 49-53)
Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je suis venu apporter un feu sur la terre,
et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
Je dois recevoir un baptême,
et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli !
Pensez-vous que je sois venu
mettre la paix sur la terre ?
Non, je vous le dis,
mais bien plutôt la division.
Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées :
trois contre deux et deux contre trois ;
ils se diviseront :
le père contre le fils
et le fils contre le père,
la mère contre la fille
et la fille contre la mère,
la belle-mère contre la belle-fille
et la belle-fille contre la belle-mère. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Commentaire
Bien-aimés dans le Seigneur, que Dieu soit loué en tout temps. Ce 20ᵉ dimanche du Temps Ordinaire nous place devant une vérité fondamentale et dérangeante : la fidélité à Dieu dérange le monde. Toutes les lectures de ce jour convergent vers un même message : suivre Dieu avec vérité et courage expose au rejet, à la contradiction, mais ouvre à une communion plus profonde avec le Christ.
Nous découvrons un prophète jeté dans la boue pour avoir dit la vérité (Jérémie), un psalmiste qui crie au secours dans l’épreuve, une exhortation à persévérer dans la foi malgré les oppositions (lettre aux Hébreux), et surtout un Jésus qui déclare être venu apporter le feu et la division sur la terre, car l’Évangile n’est pas neutre. Ces textes nous rappellent que la foi authentique n’est pas tiédeur ni conformisme. Elle est engagement radical, parfois source de division, mais toujours chemin de vérité et de vie.
Ce dimanche est donc un appel à raviver en nous le feu de l’Esprit, à marcher avec courage, à ne pas avoir peur de la contradiction pour vivre pleinement notre vocation de disciples de la vérité.
Première lecture – Jr 38, 4-6.8-10
« Il va y mourir de faim »
Le prophète Jérémie est persécuté parce qu’il ose dire la vérité. Alors que Jérusalem est assiégée par Babylone, il dénonce l’illusion d’un salut militaire et appelle à la soumission comme chemin de survie. Mais ses paroles dérangent. On l’accuse de démoraliser le peuple et on le jette dans une citerne, sans eau, pleine de boue, où il risque de mourir.
Jérémie devient ainsi la figure du juste persécuté, celui qui n’a d’autre appui que Dieu. Son sort rappelle celui de tant de prophètes et de témoins de la vérité dans l’histoire, jusqu’au Christ lui-même. Pourtant, Dieu veille : Ébed-Mélek, un serviteur étranger (un Éthiopien !), intercède et obtient son sauvetage. Cette intervention montre que la fidélité à Dieu attire toujours son secours, parfois par des instruments inattendus.
Dire la vérité peut coûter cher. Mais celui qui reste fidèle au Seigneur, même dans la boue de l’épreuve, ne sera pas abandonné.
Psaume – Ps 39 (40), 2-4.18
« Seigneur, viens vite à mon secours ! »
Le psaume est la voix du croyant en détresse qui crie vers Dieu. Il fait écho à la situation de Jérémie : « Il m’a tiré de l’horreur du gouffre, de la vase et de la boue. » Le psalmiste proclame que le Seigneur ne tarde pas à intervenir pour celui qui espère en Lui. Même quand tout semble perdu, même quand il n’y a plus de pain, Dieu reste fidèle. Et cette délivrance suscite une louange : « Dans ma bouche, il a mis un chant nouveau, une louange à notre Dieu. »
Ce psaume est aussi la prière de l’Église persécutée, de tout chrétien accablé mais confiant. Le cri du cœur devient ici un acte de foi : « Je suis pauvre et malheureux, mais le Seigneur pense à moi. » Quand l’épreuve est profonde, la louange peut encore jaillir si la foi reste vivante. La prière confiante ouvre toujours à un secours inattendu.
Deuxième lecture – He 12, 1-4
« Courons avec endurance… les yeux fixés sur Jésus »
L’auteur de la lettre aux Hébreux nous invite à tenir bon dans l’épreuve, comme des athlètes dans une course difficile. Il nous exhorte à regarder non pas nos blessures, mais le Christ crucifié, qui a supporté la honte et la croix, pour notre salut. « Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang… »
Ce rappel rejoint l’expérience de Jérémie, mais aussi celle de tous les témoins de la foi, les saints et les martyrs, cette « nuée de témoins » qui nous précède. L’endurance, ici, n’est pas une fuite ou une résignation, mais une persévérance active, nourrie par la foi et le regard tourné vers Jésus.
La vie chrétienne est un combat, un chemin parfois douloureux, mais le Christ est notre modèle et notre force. Regardons-le, marchons à sa suite, soutenus par l’exemple des saints.
Évangile – Lc 12, 49-53
« Je suis venu apporter un feu sur la terre »
Ces paroles de Jésus peuvent heurter : feu, angoisse, division, rupture familiale. Et pourtant, elles dévoilent la vérité du message évangélique. Le feu dont parle Jésus est celui de l’Esprit Saint, de la vérité qui purifie, qui transforme, mais aussi qui divise.
Suivre le Christ implique parfois des choix douloureux : rompre avec le péché, avec certaines habitudes familiales ou culturelles, prendre position pour la vérité… C’est le feu de l’Évangile qui brûle les compromis, les tiédeurs, les mensonges.
Jésus ne vient pas provoquer des conflits pour le plaisir, mais il annonce que la vérité divisera, et que le choix pour Dieu n’est pas sans conséquences humaines. La paix véritable passe souvent par une confrontation avec le mal, en soi et dans la société.
Le feu de Dieu est un feu d’amour, mais aussi de purification. Il dérange, il oppose, mais il sauve. Suivre Jésus, c’est parfois accepter la croix de l’incompréhension, voire du rejet, y compris dans sa propre maison.
Un appel à la fidélité courageuse
En ce dimanche, la Parole de Dieu nous invite à :
- Rester fidèles à la vérité comme Jérémie, même au prix de la solitude.
- Prier dans l’épreuve comme le psalmiste, avec une espérance active.
- Courir avec persévérance à la suite du Christ, notre modèle de foi.
- Laisser le feu de l’Évangile embraser notre cœur et notre vie, sans craindre la division qu’il peut engendrer.
Prière finale :
Seigneur, mets dans mon cœur le feu de ton Esprit. Donne-moi la fidélité des prophètes, la patience des martyrs, et l’amour brûlant de ton Fils. Fais de moi un témoin de ta vérité, humble mais courageux, joyeux même dans la contradiction. Viens vite à mon secours, ô mon Dieu !
Très bon dimanche à tous et que loué soit le Nom de Jésus Christ à Jamais.
André Kamta Sabang
Communauté des Disciples du Christ Vivant