Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 11, 27-28)
En ce temps-là,
comme Jésus était en train de parler,
une femme éleva la voix au milieu de la foule
pour lui dire :
« Heureuse la mère qui t’a porté en elle,
et dont les seins t’ont nourri ! »
Alors Jésus lui déclara :
« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Méditation
« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ! » (Lc 11, 28). La femme de l’évangile de ce matin dont la remarque occasionne ces paroles de Jésus a exprimé un sentiment réel et véridique. Elle ne s’est pas trompée dans ses paroles. Émerveillée par la sagesse et l’autorité de celui qu’elle écoutait, elle ne put s’empêcher de s’exprimer.
Jésus ne rejette pas sa réponse comme il peut sembler à première vue. Il la complète plutôt en élargissant l’horizon de la béatitude : n’est plus heureuse seulement la première en chemin, mais aussi tous ceux qui, comme elle, ouvrent leur cœur à la parole, se laissent transformer par elle et œuvrent ensuite à transformer les autres. Il apparait donc ici une affirmation et une confirmation très subtile de la part de Jésus. On pourrait penser qu’il refuse et rejette les éloges faits à sa mère. Que non ! Au contraire, il les confirme et invite tous les autres à faire comme elle.
En effet, la Madone est grande, non seulement parce qu’elle a porté Jésus et lui a donné la vie physiquement, mais surtout pour ce qu’elle lui est intimement liée par une égale dévotion et obéissance à la parole et à la volonté de Dieu : « Voici la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta Parole » (Lc 1, 38) ; « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (Jn 4, 34). Faire la volonté de Dieu : voilà donc ce qui constitue la vraie parenté de Jésus. En affirmant cela, Jésus est conscient que personne mieux que Marie, sa mère, n’a su le faire.
Bien-aimés, le monde dans lequel nous vivons souffre d’une véritable crise de la parole, mieux, de la parole donnée. Nous bavardons et parlons beaucoup, mais nos paroles sont vides de consistance. Nombre de chrétiens sont devenus des discoureurs de la parole de Dieu tandis que leur vie est une contradiction vivante de ce qu’ils disent. Quiconque agit ainsi gagnerait à se raviser, s’il veut continuer à faire partie de la famille de Jésus.
Celui qui écoute la parole sans la mettre en pratique ressemble à un enfant illégitime qui se bat pour s’accaparer de l’héritage familiale, avant que la vérité ne soit découverte par tous. Il est prêt à tout pour parvenir à ses fins, même s’il faut éliminer quelques-uns de ses frères qui obstruent ses ambitions. Quoiqu’il en soit, il viendra un jour où tout sera révélé, et on finira toujours par tout savoir.
Les fils légitimes par contre ne font pas de bruits, mais travaillent dans le silence pour que soit préservée la dignité de la famille, que le nom de la famille ne soit pas traîné dans la boue. Malheureusement, que de chrétiens de nos jours font du mal à leur famille-Eglise et même à leur famille naturelle par leur comportement, donnant raison à ceux qui pensent que la foi et la religion n’en valent pas la peine !
Est-ce que je fais partie moi aussi de ceux-là ? Voilà la question que chacun doit se poser en ce jour en analysant sa vie en société pour voir si, par son comportement et ses attitudes, il fait réellement partie de la famille de Jésus-Christ, ou bien s’il est juste un imposteur qui s’est malencontreusement trompé de cible. Que l’Esprit Saint nous assiste chaque jour dans nos efforts pour demeurer dociles à sa parole. Amen.
Prions
Dieu, qui as suscité dans ton Église des hommes et des femmes fidèles à ta Parole afin qu’ils soient un exemple pour les générations futures, accorde-nous aujourd’hui de savoir suivre leurs traces et vouloir toujours, comme Marie, que ta volonté se fasse dans notre histoire. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Intercession
Pour tous ceux qui sont incapables de tenir à leur parole, pour les démagogues qui usent de la parole pour tromper tout le monde, demandons au Seigneur de leur enseigner sa parole à lui qui est Vérité et fidélité. Seigneur, nous te prions.
Marie, toi qui, la première, as cru, prie pour nous.
Exercice spirituel
La fidélité à la parole donnée ! Voilà notre défi de ce jour, de ce weekend, de ce mois et même de l’année. Bref, jusqu’à ce que nous le relevions, il reste un défi à deux niveaux : fidélité à la parole de Dieu et vérité dans les paroles proférées. A chacun de s’examiner et de voir les points de sa vie où il est en flagrante contradiction avec la parole, mieux avec ce qu’il prétend être. Qu’il implore le secours de Dieu pour sa conversion véritable. Courage !
D.Fopa, séminariste-étudiant en théologie
Christus Vivit