Homélie du 3ième dimanche de l’avent année liturgique B

Homélie du 3ième dimanche de l’avent année liturgique B
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Lectures de la messe

Première lecture (Si 48, 1-4.9-11)

En ces jours-là,
le prophète Élie surgit comme un feu,
sa parole brûlait comme une torche.
Il fit venir la famine sur Israël,
et, dans son ardeur, les réduisit à un petit nombre.
Par la parole du Seigneur, il retint les eaux du ciel,
et à trois reprises il en fit descendre le feu.
Comme tu étais redoutable, Élie, dans tes prodiges !
Qui pourrait se glorifier d’être ton égal ?

Toi qui fus enlevé dans un tourbillon de feu
par un char aux coursiers de feu ;
toi qui fus préparé pour la fin des temps,
ainsi qu’il est écrit,
afin d’apaiser la colère avant qu’elle n’éclate,
afin de ramener le cœur des pères vers les fils
et de rétablir les tribus de Jacob…
heureux ceux qui te verront,
heureux ceux qui, dans l’amour, se seront endormis ;
nous aussi, nous posséderons la vraie vie.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(79 (80), 2ac.3bc, 15-16a, 18-19)

R/ Dieu, fais-nous revenir ;
que ton visage s’éclaire,
et nous serons sauvés !
 
Berger d’Israël, écoute,
resplendis au-dessus des Kéroubim !
Réveille ta vaillance
et viens nous sauver.

Dieu de l’univers, reviens !
Du haut des cieux, regarde et vois :
visite cette vigne, protège-la,
celle qu’a plantée ta main puissante.

Que ta main soutienne ton protégé,
le fils de l’homme qui te doit sa force.
Jamais plus nous n’irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 17, 10-13)

Descendant de la montagne,
les disciples interrogèrent Jésus :
« Pourquoi donc les scribes disent-ils
que le prophète Élie doit venir d’abord ? »
Jésus leur répondit :
« Élie va venir
pour remettre toute chose à sa place.
Mais, je vous le déclare :
Élie est déjà venu ;
au lieu de le reconnaître,
ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu.
Et de même, le Fils de l’homme va souffrir par eux. »
Alors les disciples comprirent
qu’il leur parlait de Jean le Baptiste.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Homélie

Ce  3ème dimanche de l’Avent, nous célébrons le dimanche de la joie. Pour nous les chrétiens, c’est la joie de Noël, c’est la naissance de Jésus, sa venue dans notre vie et notre monde. Avec lui, c’est la Bonne Nouvelle qui est annoncée à tous les Hommes.  C’est ce message d’espérance que nous révèlent les textes de ce jour. Cependant, beaucoup peuvent se demander : comment être dans la joie dans une situation de crise sanitaire mondiale, des violences, des guerres et des persécutions ? Bon nombres de personnes vivent dans le désespoir face à ces situations difficiles. Et pourtant, c’est au cœur de nos épreuves et de nos inquiétudes que la voix du prophète Isaïe nous rejoint.

Dans la 1ère  lecture (Is 61, 1-2a.10-11) le messager de Dieu, s’adresse à un peuple qui vient de vivre une situation dramatique. Ce peuple a été déporté en terre étrangère. Pendant cinquante ans, il y a souffert de l’injustice, de l’oppression et de la pauvreté. Or c’est là que le prophète Isaïe intervient : il annonce la Bonne Nouvelle aux pauvres, réconforte les cœurs brisés, libère les captifs et annonce un temps de grâce pour ceux qui mettent leur foi dans le Seigneur. Cette Bonne Nouvelle est toujours d’actualité dans le monde tourmenté qui est le notre : le Seigneur est là, au cœur de nos vies. Il est la Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres, aux exclus et à tous ceux et celles qui souffrent. Il est venu rendre à tous les Hommes leur liberté et leur dignité d’enfants de Dieu. Comme disait le Pape Jean-Paul II : « Il est celui qui a donné Dieu aux hommes et les hommes à Dieu ». C’est un don que lui seul peut nous faire. C’est pourquoi, Isaïe dira : « Le Seigneur fera germer la justice devant toutes les nations. » Cette justice, cette paix et cette fraternité, c’est comme des graines qu’il nous faut cultiver avec beaucoup de soin. Cela se traduit par des gestes d’accueil et de partage envers les pauvres, les nécessiteux. La joie chrétienne est un don de Dieu. Mais Dieu ne l’accorde qu’à ceux qui remportent la victoire sur leur égoïsme.

La 2ème lecture est une lettre de saint Paul écrite pour une communauté persécutée. Il exhorte les chrétiens à puiser aux sources de la joie qui est en Dieu. Pour obtenir cette joie, il faut prier sans relâche et la demander. La joie est avant tout un don de Dieu. C’est pourquoi saint Paul nous recommande de prier sans cesse afin de l’obtenir. C’est dans la prière permanente que nous apprenons à être en contact régulier avec Lui et que nous trouverons la vraie joie.

Cet appel de l’apôtre Paul s’adresse aussi à chacun de nous. Nous sommes tous appelés à une joie débordante. ‘’Une joie qui fait fleurir le désert’’. Ce désert c’est quand notre vie est aride, quand elle est sans l’eau de la Parole de Dieu et de son amour. Mais face à toutes ses difficultés, nous ne devons pas nous décourager : Dieu nous montre toujours la grandeur de sa miséricorde ; il nous donne la force pour avancer ; il est toujours là pour nous aider à aller de l’avant. Avec lui, il ya pas de situation désespérée. Il n’a jamais cessé de nous aimer. Cette Bonne Nouvelle nous comble de joie.

L’Évangile (Jn 1, 6-8.19-28) est une annonce de Celui qui apporte la vraie joie au monde. Non, il ne s’agit pas de Jean Baptiste ; ce dernier n’est que le témoin de la lumière. Sa mission, c’est de la montrer et de lui rendre témoignage : « Au milieu de vous, se tient celui que vous ne connaissez pas ». Jean Baptiste est venu annoncer la lumière dans un monde de ténèbres. Il est venu annoncer la Parole dans un monde de silence. En Jésus, c’est Dieu qui vient à nous. Il est le verbe de Dieu, la Parole de Dieu. Avec lui, la Bonne Nouvelle sera annoncée aux pauvres, aux exclus, aux prisonniers. Voilà un message de joie qui nous rejoint dans un monde qui souffre de la violence, de l’injustice et de l’égoïsme.

Mais comme Jean le Baptiste, nous sommes appelés à rendre témoignage à celui qui est la source de toute joie. Notre mission c’est de les conduire à Jésus ; mais si nous voulons être crédibles, il faut que son passage dans notre vie l’ait transformée, libérée, illuminée. Pour resplendir de la lumière de Dieu il nous faut rester en relation constante et intime, « prier sans cesse », toujours revenir à Dieu.

Dans quelques jours, nous allons fêter Noël. Le plus important n’est pas de préparer une fête mais d’accueillir Celui qui vient chercher et sauver ceux qui étaient perdus. C’est là dans le désert de nos vies, qu’il nous faut réentendre ce message de Jean-Baptiste : « Au milieu de vous, se tient celui que vous ne connaissez pas » Notre mission c’est de révéler cette présence du Christ dans notre monde. Les plus beaux cadeaux, les plus fastueux réveillons ne peuvent pas vraiment nous combler. C’est seulement auprès du Seigneur que nous trouverons la vraie joie. Lui seul peut nous aider à évangéliser Noël car il en est le principal acteur. Nous sommes tous invités et attendus à la crèche.

Que la Vierge Marie « servante du Seigneur » nous aide à écouter la voix du Seigneur dans la prière. A travers nos frères, c’est lui que nous servons. Qu’il nous donne de nous ouvrir au salut qui vient, au vrai sens de Noël.

Abbé François Olen KAMENI (Diocèse de Bafang, Curé à la paroisse Sainte Anne de Balembo-Fonkouankem)


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