Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 6, 22-29)

Jésus avait rassasié cinq mille hommes,
et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer.
Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive
se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque,
et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples,
qui étaient partis sans lui.
Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade,
étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain
après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là,
ni ses disciples,
les gens montèrent dans les barques
et se dirigèrent vers Capharnaüm
à la recherche de Jésus.
L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent :
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous me cherchez,
non parce que vous avez vu des signes,
mais parce que vous avez mangé de ces pains
et que vous avez été rassasiés.
Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd,
mais pour la nourriture qui demeure
jusque dans la vie éternelle,
celle que vous donnera le Fils de l’homme,
lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Ils lui dirent alors :
« Que devons-nous faire
pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit :
« L’œuvre de Dieu,
c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Méditation

Bienaimés de Dieu, bonjour !
J’aimerai plutôt partager avec vous ce qui m’a marqué et que j’ai retenu de l’évangile d’hier Ier Mai 2022
Frères et sœurs, dans le contexte actuel, beaucoup de personnes se demandent si l’Église a encore de l’avenir, si on ne fait pas bien de l’abandonner comme ceux qui nous ont apporté l’Évangile en venant de l’Occident. Les premiers disciples avaient eu la même tentation après la mort de Jésus.

Dans l’extrait de l’Évangile de Jean de la pêche miraculeuse, ils sont sept, un nombre qui symbolisait autrefois la totalité. Ils représentent donc les croyants de cette époque et de tous les temps. Pierre est retourné à la pêche : il a repris son occupation habituelle, son gagne-pain. Avec ses amis, il avait mis toute son espérance en Jésus. Mais tout est retombé. Ils reprennent donc leur métier d’antan et c’est là que Jésus les rejoint. Il se trouve devant des pécheurs fatigués et déçus de n’avoir rien ramené.

Pierre semble avoir oublié la mission que le Christ lui avait confiée : « je te ferai pêcheur d’hommes. » (Luc 5,10) Les six autres disciples manifestent leur solidarité et leur unité avec Pierre, lorsqu’ils s’écrient : « Nous y allons avec toi. ». La nuit est le moment le plus favorable pour la pêche. Pierre et les autres comptent sur leur expérience professionnelle et sur leurs propres moyens, mais toute la nuit ils ne prendront rien. Leur travail reste stérile.

La présence efficace du Ressuscité

Jésus se tient sur le rivage, mais aucun des disciples ne le reconnaît. Il leur fait prendre conscience d’abord du résultat décevant de leur travail et de leur misérable condition : « Avez-vous pris du poisson ? » Ils ne peuvent qu’avouer leur pénurie et leur impuissance. Cet inconnu leur donne l’ordre de reprendre leur travail en jetant le filet du côté droit. Ils n’ont aucune garantie relative à cet inconnu. Même s’ils ne savent pas encore que c’est le Seigneur qui leur parle, ils se montrent disponibles et permettent au Seigneur d’intervenir efficacement, grâce à leur obéissance.

La parole du Seigneur, suivie de l’obéissance des disciples, produit un résultat qui dépasse toute espérance. C’est toujours l’abondance lorsqu’on agit sur l’ordre du Seigneur : les disciples « n’arrivaient plus à retirer le filet de l’eau, tant il était plein de poissons. » Probablement la symbolique de l’ensemble des peuples connus de cette époque-là !
Par contre, un autre détail est porteur de signification : en dépit du grand nombre des poissons, « le filet ne se déchira pas. » Le nombre et la diversité des poissons n’empêchent pas l’unité de la Communauté chrétienne, symbolisée par cet ensemble de poissons, rassemblés dans le même filet. C’est lorsqu’ils ont pris du poisson et que l’angoisse s’est estompée qu’ils le reconnaissent par le disciple que Jésus aimait : « c’est le Seigneur ». Probablement, c’est toujours dans l’euphorie, devant le merveilleux qu’on est disposé à reconnaître le Seigneur ? On le pense toujours absent quand on est dans l’épreuve.

Pour nous également, Dieu est présent en toutes circonstances dans notre vie. Il est dans notre cœur. Il est parmi les gens autour de nous. Il le dira dans Mt 25, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait. Que de fois, Dieu nous fait signe à travers les événements en apparence les plus anodins de la vie et nous ne le reconnaissons pas ? Il nous appelle même, mais englués dans nos diverses activités ou dans nos soucis personnels ou quotidiens, nous ne discernons pas la voix de Celui qui vient nous rejoindre sur notre rivage.

Comme les apôtres, il nous arrive de ne pas nous rendre compte de sa présence. Et pourtant, Dieu est toujours là, dans la réalité de notre vie quotidienne, Il attend avec impatience que nous Lui ouvrions notre cœur pour être en intimité avec nous. Ne Le cherchons pas dans un endroit spécifique ou dans des moments particuliers, dans des occasions extraordinaires. Il est présent à nos côtés, que nous soyons en prière à l’église ou dans notre chambre, ou encore occupés à une activité quelconque, nous pouvons à tout moment entretenir un dialogue intérieur, même bref, avec Lui. Une prière. Un merci pour tous ses bienfaits. Avec tendresse, Dieu veille sur nous.

Par ailleurs, dans la stérilité de nos initiatives, nous devons nous demander si nous sommes là où le Seigneur nous veut, nous attend, nous envoie, ou si, comme les disciples sur le lac, nous avons abandonné la mission du Seigneur pour aller à nos seules affaires personnelles. Notre disponibilité à correspondre à la parole du Seigneur apparaît comme la condition de notre épanouissement spirituel et de notre succès apostolique. Laissons le Seigneur nous guider où va fleurir notre vie et acceptons de grandir en lui.

Prions

Seigneur, accorde nous la grâce de t’obéir en tout temps et de travailler de tous nos efforts afin que notre travail joint à ta volonté puisse produire des fruits en abondance pour l’église, pour le monde et pour nous mêmes.

Intercession

Pour tous ceux qui sont sans emploi, que le Seigneur leur accorde la grâce de trouver un emploi et de continuer à travailler à faire sa volonté et à utiliser leurs talents malgré tout.

Maman Marie, intercède pour nous.

Exercice spirituel

Prier spécialement pour tous les missionnaires chrétiens, laïcs comme consacrés dans le monde.

Abbé Gilbert Janvier M. Christus Vivit