Bien-aimés de Dieu, voici le jour très saint où, en communion avec l’Église universelle, nous commémorons l’arrestation, le procès et la mort de Jésus. C’est le jour où notre Seigneur Jésus témoigne son amour jusqu’au bout par le don suprême de sa vie. En mourant sur la croix, innocent entre deux criminels, Il atteste que le salut peut rejoindre chaque homme dans n’importe quelle condition, même la plus négative et douloureuse. Ne restons donc pas insensibles et indifférents face à tout ce que le Christ a librement enduré pour notre salut. Allons vers Lui, vivons avec Lui sa Passion et manifestons Lui notre amour et notre reconnaissance.
Écoutons sa peine, ses angoisses et ses peurs. Ne laissons pas son cri d’amour se perdre dans les ténèbres et la froideur de notre cœur. Fixons notre regard sur Lui pour découvrir la profondeur de son amour pour chacun de nous. C’est pour nous et notre salut qu’il a accepté d’endurer une souffrance aussi tragique. Il a été méprisé et rejeté par les hommes ; Il a porté le poids de nos péchés ; Il a été cloué sur le bois de la Croix ; Il a accepté une mort des plus douloureuses ; Il a laissé son sang coulé pour que nous obtenions la vie éternelle. Comment pouvons-nous oublier tout ce que le Christ as fait pour nous sauver ?
Toute cette journée durant, nous sommes appelés, dans le silence, le recueillement, le jeûne et la prière, à plonger dans cette ambiance de souffrance, à affronter la mort et à revoir le Christ souffrir. Ce qui frappe dans le récit de la passion selon saint Jean, que nous méditons aujourd’hui, c’est la liberté du Christ allant à la mort : « Personne ne m’arrache ma vie, mais Je donne de Moi-même ».
Jésus en effet n’a pas subir la mort passivement : Il l’a voulue. Bien qu’Il était sans péché, Il voulut s’offrir au Père en Victime d’expiation pour les péchés du monde. La mort humiliante de Jésus n’est donc pas signe de malédiction de la part de Dieu, mais elle « accomplit » un Dessein éternel. La Passion et la Mort du Seigneur constituent un sacrifice expiatoire offert volontairement pour les péchés du monde entier.
Nous avons suivi avec attention ce récit de la passion de notre Seigneur. Tout au long de cette journée, nous aurons devant nos yeux et surtout dans nos esprits cette histoire déchirante de notre Seigneur. Nous avons été ou nous seront saisis et peut-être bouleversés par la souffrance atroce que notre Seigneur a enduré. Mais un doute demeure, une question reste à résoudre, et qui nous concerne tous : Est-ce que nous ne sommes pas impliqués dans cette histoire ?
Que nous le voulions ou non, nous sommes coresponsables de la mort de Jésus. C’est la première conclusion que la méditation de la Passion du Christ doit éveiller dans nos consciences. Voilà pourquoi la méditation de la Passion du Christ doit nous amener à demander pardon au Seigneur pour toutes les fois où nous continuons à le clouer sur le Croix à travers mes actes d’injustices, les outrages et les péchés dont nous sommes très souvent auteur dans nos familles, au milieu de nos amis et dans nos lieux de services. Nous sommes appelés à comprendre actuellement combien les actes de méchanceté dont nous nous rendons souvent coupable attriste le cœur de notre Seigneur et à prendre la résolution de ne plus les faire.
Le Christ se présente également comme un modèle pour nous. Nous devons être des personnes qui aiment jusqu’à se donner et qui se confient au Père en toute circonstance. Il nous montre la valeur du sacrifice pour les autres et nous invite à cultiver une attitude juste face à la souffrance. La plus grande leçon que Jésus nous donne pendant sa passion, c’est de nous apprendre qu’il peut y avoir des souffrances qui sont vécues dans l’amour et glorifient le Père.
Souvent, ce qui nous empêche d’avancer dans notre vie chrétienne, c’est notre attitude face à la souffrance. Nous avons tendance à croire que la souffrance est toujours à écarter, qu’il ne peut pas y avoir de sainte souffrance. Jésus peut parfois nous faire connaître les souffrances de sa propre agonie et nous faire comprendre en même temps que nous avons à les accepter, que nous n’avons pas à les fuir ; il nous demande d’avoir le courage de rester avec lui, et tant que nous n’avons pas ce courage, nous ne pouvons pas trouver la paix de son amour.
Prions
Seigneur Jésus, tu t’es fait clouer sur la croix, en acceptant la terrible cruauté de cette souffrance. Tu as souffert sans fuir et sans accepter de compromis. Aide-moi à ne pas fuir devant ce que je suis appelés à faire. Aide-moi à me laisser clouer à toi en ne cédant à aucune tentation de m’éloigner de la route que tu as tracé pour moi. Pardonne mes multiples reniements et aide-moi à vivre dans un lien très étroit avec toi.
Intercession
Prions pour la conversion des pécheurs endurcis et pour que les mérites de la Croix du Christ servent au salut de tous les hommes.
Exercice spirituel
Participer au chemin de Croix et jeûner en réparation pour les péchés de l’humanité.
L’abbé Martial NSOH TAKAMTE, Séminariste, diocèse de Bafoussam