Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 6, 1-5)
Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ;
ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient,
après les avoir froissés dans leurs mains.
Quelques pharisiens dirent alors :
« Pourquoi faites-vous
ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? »
Jésus leur répondit :
« N’avez-vous pas lu ce que fit David
un jour qu’il eut faim,
lui-même et ceux qui l’accompagnaient ?
Il entra dans la maison de Dieu,
prit les pains de l’offrande, en mangea
et en donna à ceux qui l’accompagnaient,
alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. »
Il leur disait encore :
« Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Méditation
Beaucoup souffrent de la loi ou à cause de la loi tout en la transgressant tous les jours, tout simplement parce qu’ils sont attachés à des codes ou à un texte. Il en est de même dans la vie chrétienne. D’aucuns pensent qu’ils obtiendront le salut par une observance rigide et quelquefois insensée de la parole de Dieu. Voilà bien une attitude dangereuse qui égarera plus d’un, et dont il faut se débarrasser le plus tôt possible.
La Bible n’est pas un code de lois, il est le livre de la Parole de Dieu. Cette Parole de Dieu est d’abord Vie et Amour, avant de comporter quelques éléments de morale, de droit ou de justice, pour autant qu’aucune existence ne peut se dérouler sans quelques codes de ces derniers éléments. Néanmoins, quiconque place la loi avant l’amour, met en application un évangile contraire à celui de Jésus-Christ.
Le Christ nous a laissé une seule parole en héritage comme résumé de toute la Parole de Dieu : l’Amour. Aussi répondit-il au docteur de la loi qui lui demanda quel était le premier et le plus grand des commandements : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit… Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22, 37.39).
Chaque fois que la parole de Dieu n’est pas interprétée sous le prisme de l’Amour, on court le risque de commettre une injustice et de verser dans une sorte de fondamentalisme. Et qui dit fondamentalisme dit absence de réflexion et de jugement. C’est vraisemblablement ce qui se passe dans l’évangile de ce jour où il est question de l’observance irréfléchie des lois du sabbat.
« Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? » (Lc 6, 2). Toute interrogation qui demande un pourquoi cache paradoxalement toujours cet élan de condamnation inavouée. Jésus le sait. C’est pourquoi il répond clairement aux docteurs de la loi en leur montrant qu’ils sont dans l’erreur dans leur façon d’interpréter la loi. En effet, en se référant au premier livre de Samuel (21, 1-7), Jésus nous enseigne que dans l’interprétation de la loi, il ne faut pas se contenter de la seule lettre, mais de l’intention profonde de la Volonté de Dieu ; et même, l’intention est le seul moyen expressif, quoiqu’aussi insuffisant à bien des égards, qui offre une interprétation plus ou moins juste de la loi.
Mais il faut le dire, Dieu est plus grand que la lettre. Ce qu’il a dit à un peuple, à une époque donnée, dans des circonstances bien précises doit être analysée contextuellement et interprétée à travers un exercice d’actualisation permanente. C’est ce que Jésus fait comprendre aux docteurs de la loi, lorsqu’il leur cite l’épisode de David et de ses compagnons.
Bien-aimés, la loi est faite pour l’homme et non l’homme pour la loi. Par conséquent, la loi pour la loi est criminelle et somme toute inhumaine. L’un des plus graves péchés des chrétiens, c’est de se servir de la Parole de Dieu pour commettre leurs forfaits et cacher leurs turpitudes. Aujourd’hui, Jésus nous invite à nous départir d’une telle attitude qui nous condamnera certainement. Si vous voulez vous montrer dignes de Dieu en tant que chrétiens qui observent sa parole, aimez. Car « l’accomplissement parfait de la loi, c’est l’amour » (Rm 13, 10).
Prions
Seigneur Dieu, tu as créé l’univers et y placé l’homme pour qu’il y vive et soit heureux. Et tu lui as donné ta loi pour qu’il n’aille pas se perdre en suivant ses vues. Inscris dans nos cœurs la loi véritable, celle de l’amour, qui nous fera t’aimer plus tout et aimer notre prochain comme nous-même. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Intercession
Pour tous ceux qui sont esclaves de la loi, pour les fanatiques religieux, demandons au Seigneur de les recouvrir de son esprit, afin qu’ils comprennent qu’il n’existe pas de loi plus grande que la loi d’amour. Seigneur, nous te prions.
Marie, Mère de l’amour, priez pour nous.
Exercice spirituel
Il est préférable d’être le condamné que celui qui condamne. Lorsqu’on découvre avoir condamné un innocent, il est difficile de se le pardonner. Nous avons tous des préjugés les uns au sujet des autres ; et parfois pour des choses que nous avons juste entendues et n’avons pas pris le temps de vérifier. Aujourd’hui, je te propose de sortir de ces chaînes. Regarde dans ta vie, si tu y trouves des gens que tu condamnes pour rien, libère-les et tu seras libre toi aussi. Courage !
D.Fopa, séminariste-étudiant en théologie
Christus Vivit