Qu’avons nous fait du « oui » de notre Baptême?

Qu’avons nous fait du « oui » de notre Baptême?
  •  
  •  
  •  
  •  

image_pdfTélécharger en PDF

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Ps 118, 36a.29b)

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens :
Tu ne manqueras pas à tes serments,
mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur.

    Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout,
ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu,
    ni par la terre, car elle est son marchepied,
ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi.
    Et ne jure pas non plus sur ta tête,
parce que tu ne peux pas
rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir.
    Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”,
“non”, si c’est “non”.
Ce qui est en plus vient du Mauvais. »

Méditation

« Moi, je vous dis de ne pas jurer du tout » (Mt 5, 34). Bien-aimés dans le Seigneur, la fausse galanterie et le besoin de paraître ont égaré bien de gens. Le Christ demande que notre réponse soit radicale et sans équivoque. Devant une décision à prendre ou une ferme attitude à adopter, notre choix se veut total et définitif ; toutes les postures intermédiaires viennent du mauvais, et principalement notre préoccupation de nous justifier aux yeux des autres. En réalité, la vérité n’a pas besoin de serment, puisque ce qui est vrai demeure vrai, indépendamment de ce que nous pouvons en dire. Si donc nous recherchons le parrainage d’autorité pour soutenir ce que nous disons, c’est bien parce que nous ne sommes pas dans la vérité.

Frères et sœurs, le commandement du Seigneur nous interdit de prononcer le nom de Dieu en vain. Comment pouvons-nous oser nous servir de ce nom pour justifier nos sorties ? Quelle profanation que de prendre le nom de Dieu à témoin de notre sincérité, alors que nous sommes remplis de faux et d’impureté ? Même lorsque nous sommes dans la vérité, nous n’avons pas à invoquer le nom de Dieu comme témoin. C’est plutôt le témoignage que nous rendons à la vérité à travers la qualité de notre vie qui rend gloire à Dieu.

Par ailleurs, nous l’avons certainement déjà entendu dire que « l’homme c’est sa parole ». La parole revêt une force étonnante. Souvenons-nous que c’est par elle que Dieu créa toute chose. Si tu as donné ta parole, alors, respecte-la. Voilà pourquoi nous devons fonder notre parole sur la vérité. Il nous faut bien prendre conscience de la teneur de nos engagements avant de les prendre, pour ne pas rentrer le dilemme d’Hérode à l’égard de sa fille devant ses convives (Mc 6, 17-29).

Voilà pourquoi le secours de l’Esprit Saint nous est donné pour discerner. Que le même Esprit nous nantisse de la bonne mesure de la parole afin que notre expression dans la vie chrétienne soit sans ambigüité. Efforçons-nous à faire correspondre notre vie au « oui » et au « non » que nous avons prononcés le jour de notre baptême, respectivement aux questions qui nous ont été posées ce jour-là. Et avant de condamner les autres, souvenons-nous que nous avons dit « non » à bien de choses en présence de Dieu et de nos frères : non à Satan et à toutes ses œuvres ; non à la tricherie et au mensonge, non au commérage, à la sorcellerie, au vol, à l’adultère…Et pourtant, bien-aimé, et pourtant ! Meserere nobis, Domine.

Quelles sont encore les « oui et non » de notre vie actuelle? A quelles attitudes, A quels vices, avons-nous renoncé et pourtant nous continuons à y vivre, comme si nous n’y avions pas renoncé? A quoi nous sommes-nous engagé, en disant oui, et que nous en avons maintenant démissionné, comme si nous ne nous y sommes pas engagés? Il en existe dans notre vie actuelle, demandons la grâce de l’Esprit Saint pour faire un sincère examen de conscience. Procédons à un réengagement, cette fois-ci sincère.

Prions

Seigneur notre Dieu, la contradiction est devenue notre fort dans un monde dominé par le conformisme. Éloigne de nous toute tentation au parjure et fais-nous aimer la part que nous avons choisie avec toi, afin que jamais elle ne nous soit retirée à cause de la duplicité de notre vie. Nous te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur.  Amen.

Intercession

Nous te prions Seigneur pour nos frères et sœurs qui ont renié leurs engagements initiaux à ta suite pour suivre un autre chemin. Daigne-leur accorder ton Esprit afin qu’il les aide à se souvenir des premiers jours et s’engagent sincèrement sur le chemin retour.

Marie, toi qui es restée fidèle à ton fiat jusqu’au dernier instant de ta vie terrestre, enseigne-nous le sens de la parole donnée.

Exercice spirituel

En chemin vers quel éveil ? écrivait Gabriel Marcel. Notre vie spirituelle est un chemin vers l’idéal d’une vie tout entière donnée à Jésus-Christ. Cependant nous y rencontrons bien des difficultés qui nous poussent à la négation et à la contradiction. Ainsi, aujourd’hui, comme exercice spirituel, efforçons-nous d’identifier tous les « oui » à Jésus devenus « non » et tous les « non » à Satan devenus « oui », et travaillons à remettre chaque chose à sa place. Que l’Esprit saint nous assiste dans cette entreprise laborieuse. Courage !

D.Fopa, séminariste-étudiant en théologie


  •  
  •  
  •  
  •  

admin

Related Posts

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
23 − 1 =


Read also x