« Celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de moi. Qui vous accueille m’accueille » (Mt 10, 37-42)
Alléluia. Alléluia.
Descendance choisie, sacerdoce royal, nation sainte,
annoncez les merveilles de Celui qui vous a appelés
des ténèbres à son admirable lumière.
Alléluia. (cf. 1 P 2, 9)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas
n’est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie
la perdra ;
qui a perdu sa vie à cause de moi
la gardera.
Qui vous accueille
m’accueille ;
et qui m’accueille
accueille Celui qui m’a envoyé.
Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète
recevra une récompense de prophète ;
qui accueille un homme juste en sa qualité de juste
recevra une récompense de juste.
Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,
à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,
amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Méditation
Bien-aimés de Dieu, loué soit Jésus-Christ !
Dieu nous fait la grâce de célébrer ce jour, le 13ème dimanche du temps ordinaire année A. La liturgie de la parole, met un accent particulier sur l’hospitalité, l’ouverture, l’accueil et le fruit qu’on peut y cueillir.
En effet, plusieurs pages de la Bible nous présentent des exemples frappants d’accueil, d’hospitalité. Le texte de la première lecture de ce jour nous en donne un exemple. Il s’agit du prophète Élisée qui, lors de son passage à Sunam, est accueilli par une Sunamite et son mari. Cette Sunamite porte une souffrance dont elle n’a pas le courage d’en parler : elle désirait elle aussi connaître la joie de la maternité.
A vue humaine, il n’y avait plus d’espoir de grossesse. Malgré cela, elle se montre très accueillante à l’endroit du prophète Élisée, puisqu’elle voit en lui, l’homme de Dieu. A sa grande surprise, à cause de son accueil chaleureux, elle verra la gloire de Dieu se manifester dans sa vie : « L’an prochain, lui dit le prophète, à cette même époque, tu tiendras un enfant dans tes bras. » Cette scène nous donne de percevoir la sollicitude de Dieu pour son peuple ; le mystère d’alliance que Dieu veut établir avec chacun de ses enfants. D’ailleurs, il n’abandonne aucun de ceux-ci. Il est toujours attentif à nos cris, même si nous n’avons pas le courage de les exprimer.
Dans le texte de l’Évangile de ce jour, Jésus préparant le cœur de ses disciples pour la mission, les invite à tout renoncer, à tout sacrifier, jusqu’à leur propre vie. Il leur donne des directives pour l’exercice de leur apostolat, bien qu’on puisse croire que ce sont des paroles inhumaines. A suivre ce texte de l’évangile, on peut ne pas découvrir le lien fondamental qui existe entre ces différentes recommandations, ces différentes maximes. Il s’agit des renoncements exigés pour la fidélité à l’évangile.
L’appel à suivre le Christ ne peut se faire sans renoncement radical. Mais quiconque accueillera les disciples, viendra en aide à ceux-là qui ont renoncé à tout à cause de leur attachement ou leur appartenance au Christ, recevra une récompense. C’est aussi ce message qui ressort du psaume 88 médité aujourd’hui. Notre Dieu accorde la force et la vigueur à ceux-là qui prennent le soin d’accueillir ses envoyés et il leur réserve récompense sans mesure.
Frères et sœurs, l’attitude de cette femme nous est donnée en exemple : « accueillir le prophète en sa qualité de prophète », nous réserve toujours une récompense. Mais au fond, Dieu habite le cœur de tout homme. Son visage est décelable en tout homme. Nous devons être à même d’accueillir tout homme en conséquence. Ce qui est important ce n’est pas la quantité et le luxe, mais la qualité de l’accueil.
Dans un contexte de crise comme le nôtre, où un bienfait peut être retourné contre nous, avons-nous encore le courage d’accueillir ? Avons-nous le courage d’accueillir des personnes inconnues qui pourraient nous dévaliser durant la nuit ?
Bien que ce soit difficile, la radicalité du message évangélique nous y invite. Jésus prône l’hospitalité et une hospitalité sans frontière. Nous devons être accueillants, car chaque personne que nous accueillons, c’est Dieu lui-même que nous accueillons à travers elle: « Tout ce que vous ferez à l’un de ces petits de mes frères, c’est à moi que l’avez fait. »
Frères et sœurs bien-aimés, la vie nouvelle à laquelle nous sommes invités, consiste à cultiver dans nos vies quotidiennes le sens de l’hospitalité. Celui qui reçoit un envoyé de Dieu, reçoit le Christ, et celui qui reçoit ce dernier, reçoit le Père. Notre hospitalité ne doit pas se limiter aux hommes de Dieu.
Tout en étant prudents mais en se laissant guider par le Seigneur, offrons au nom du Seigneur à nos hôtes, le sourire qui est capable de les revitaliser. Le sourire est le don le plus simple qu’on puisse faire, même quand on est trop pauvre et qu’on n’a rien à donner. Nous devons veiller sur l’accueil et la gentillesse de nos rapports humains. Amen !!!!
Par l’Abbé Blaise Djoumessi, Formateur au petit-séminaire Saint Michel de Melong, Diocèse de Kongsamba (Cameroun)