Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu(Mt 8, 28-34)

En ce temps-là,
    comme Jésus arrivait sur l’autre rive,
dans le pays des Gadaréniens,
deux possédés sortirent d’entre les tombes à sa rencontre ;
ils étaient si agressifs
que personne ne pouvait passer par ce chemin.
    Et voilà qu’ils se mirent à crier :
« Que nous veux-tu, Fils de Dieu ?
Es-tu venu pour nous tourmenter avant le moment fixé ? »
    Or, il y avait au loin un grand troupeau de porcs
qui cherchait sa nourriture.
    Les démons suppliaient Jésus :
« Si tu nous expulses,
envoie-nous dans le troupeau de porcs. »
    Il leur répondit :
« Allez. »
Ils sortirent et ils s’en allèrent dans les porcs ;
et voilà que, du haut de la falaise,
tout le troupeau se précipita dans la mer,
et les porcs moururent dans les flots.
    Les gardiens prirent la fuite
et s’en allèrent dans la ville annoncer tout cela,
et en particulier ce qui était arrivé aux possédés.
    Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ;
et lorsqu’ils le virent, les gens le supplièrent
de partir de leur territoire.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Méditation

Bien-aimés, Notre Seigneur poursuit, dans l’Évangile de ce matin, sa campagne contre les misères humaines, Dieu est bonté et santé. Il est venu pour que nous ayons la vie et la vie en abondance (Jn10, 10). Comme le disait à sa manière Saint Irénée de Lyon, « la gloire de Dieu c’est l’homme debout ».

Jésus délivre deux possédés qui vivaient sans espoir loin de la communauté, au cimetière, entre les tombes, car ils n’avaient plus que la mort et les morts pour familiers. la délivrance que Jésus leur apporte est donc pour eux une résurrection, un retour à la vie, ceci d’autant plus qu’il s’agit d’une guérison spirituelle. Lorsque Dieu nous délivre de nos démons, de nos attitudes mauvaises, nous revivons.

Méditons particulièrement sur deux aspects de ce texte: l’amour miséricordieux de Dieu pour l’homme et la tendance égoïste de l’homme qui le pousse souvent à rejeter cet amour qui seul peut l’épanouir véritablement.

Remarquons que pour sauver deux hommes, Jésus sacrifie des milliers de porcs. L’homme a un grand prix au yeux de Dieu. Il dira par Isaïe: tu du prix à mes yeux et je t’aime (Is 43,1-7). Tout le dessein de Dieu est de nous aimer et de nous sauver du mal. Est-ce que nous avons suffisamment intégrés cette bonne nouvelle? Dieu nous aimes et ne peut que nous aimer! Il est important que nous le sachions et l’accueillions pour pouvoir nous convertir véritablement.

C’est la miséricorde de Dieu qui convertit, pour décider de vivre les lois de Dieu par amour, il faut d’abord faire l’expérience de sa miséricorde, de son amour infini et gratuit. Il est prêt à tout donner, même sa propre vie, pour nous sauver, quelle merveille! les deux possédés Gadaréniens en ont fait l’expérience. Cependant, les leurs qui les avaient isolé entre les tombes, sans se soucier de leur misère, ne semblent pas avoir compris cette Bonne Nouvelle que le Christ les apporte.

Le deuxième point c’est l’attitude des Gadaréniens, après avoir vu la miséricorde de Dieu: ils n’en veuillent pas d’avantage. Il supplie le Seigneur de s’éloigner de leur territoire, de s’éloigner d’eux. Ils disent surement: plutôt mourir de la peur, de nos démons, et conserver nos avoirs (les troupeaux de porcs) que d’accueillir le salut, la miséricorde de Dieu. Ce peuple manifeste un vice qui nous guette très souvent: la méconnaissance de la valeur de l’humain. L’homme est une valeur absolue et donc au-dessus de nos biens, nos avoirs. l’égotisme et la peur ont aveuglé, ferme le cœur des Gadaréniens et les ont poussée à chasser Dieu de leur territoire, de leur vie.

En effet, au lieu de se réjouir que leur frères soient revenus à la vie, au lieu de tuer le veau gras pour festoyer leur guérison, leur santé recouverte, leur délivrance du mal dont ils ont souffert, ils se sont malheureusement lamentés sur le fait d’avoir perdu leur troupeau de porcs, « leur avoir », leur bien matériel. Qu’est-ce qui peut bien les pousser à avoir une telle attitude ? Cela montre non seulement l’insensibilité de l’homme face au malheur de son prochain, mais aussi et beaucoup plus notre égoïsme caractérisé.

Combien préfèrent construire des villas en laissant leur familier ou un pauvre dans une misère abjecte? Quelle dépense faramineuse faisons-nous pour nourrir notre chien, ou autre animal de compagnie, alors qu »autour de nous des affamés meurt de faim ? Quelle est alors la valeur exacte que nous accordons à l’être humain ? Bien-aimés apprenons à aimer car nous avons tant besoin d’aimer pour changer la face de notre monde. cet inversion de valeur entre l’homme et les biens comporte le gros risque, très dommage, d’évincer Dieu, de le chasser de notre territoire, de notre vie, comme l’on fait les Gadaréniens.

Est-ce que l’homme est pour nous plus cher que nos biens? Pouvons nous sacrifier nos avoirs pour sauver l’être des autres? Ne sommes-nous pas très souvent tentés de préserver nos milliers de porcs, c’est à dire nos avoirs, au risque de faire ou de laisser mourir ceux qui souffrent autour de nous? Ne sommes nous pas souvent égoïstes même de nos vices? Quel est ce vice que nous ne voulons pas laisser Dieu nous en délivrer aujourd’hui et nous faire expérimenter sa miséricorde?

Prions

Seigneur qu’il est si difficile d’aimer comme Toi. Je ressens et je vois mes limites, mon incapacité à aimer comme tu me le recommandes, d’aimer, et d’aimer à ta manière. Même les quelques petits actes d’amour que je pose parfois sont entachés d’erreurs. Dans toute mes insuffisances, daigne Seigneur Jésus m’apporter Ton aide afin que je puisse Te ressembler, car sans Toi je ne peux rien faire de bon. Esprit Saint assouplis en moi ce qui est raide.  

Sainte Vierge Marie, toi qui nous as accepté par amour comme tes enfants, au pied de la croix, intercède pour nous

Intercession

Seigneur Jésus,  à tous ceux qui aiment les biens matériels plus que toi et plus que l’homme, accorde-leur la grâce de t’aimer afin que tu les aides à aimer leurs frères. A ceux qui se sacrifie de par le monde pour sauver l’humanité de la misère particulièrement les médecins, les consacrés, accorde leur courage et force, et que dans leur cœur grandissent toujours ton amour.

Exercice  spirituel

Aujourd’hui posons un acte d’amour, petit soit-il, envers quelqu’un, de préférence quelqu’un qui ne pouvait se l’imaginer.

Goumkem Tameza Berthille

Christus Vivit