Jour 3 : Comment reconnaître qu’une inspiration vient de Dieu ?
Enseignement
Nous sommes parvenus au point d’orgue de notre réflexion. Comment identifier ce qui vient du Saint-Esprit et ne pas le confondre avec ce qui peut être le fruit de notre imagination, autosuggestion, tentations du démon, etc ? Nous vous proposons les critères les plus importants du discernement. Nous avons des critères internes et des critères externes.
1- Les critères externes : Dieu ne se contredit pas
Ces critères découlent simplement de la cohérence de Dieu : l’Esprit Saint ne peut pas par ses inspirations nous demander quelque chose qui soit contradictoire avec sa volonté telle qu’elle s’exprime par les moyens plus usuels : la parole de Dieu, l’enseignement de l’Église, les exigences de notre vocation.
– Cohérence avec l’Écriture Sainte et l’enseignement de l’Église
Une inspiration divine ne peut pas nous inciter à faire quelque chose qui serait en contradiction avec ce que nous enseigne et nous demande la Parole de Dieu. Et non pas la Parole de Dieu livrée à la fantaisie interprétative de chacun mais l’Écriture Sainte telle qu’elle nous est transmise et expliquée par le magistère de l’Église. Par exemple, une inspiration de l’Esprit Saint ne peut me demander d’accomplir des actes que l’Église considère comme immoraux.
De même, les inspirations authentiques iront toujours dans le sens d’un esprit d’obéissance à l’Église. Un religieux qui désobéirait à son supérieur, ou un évêque au Saint-Père, même pour un but louable, ne serait sans doute pas sous l’inspiration divine. « Quand Dieu jette des inspirations dans un cœur, la première qu’il y répand, c’est celle de l’obéissance », dit saint François de Sales.
– Cohérence avec les exigences de ma propre vocation
De ma vocation particulière (comme personne mariée, parent, prêtre, consacré, etc.) et de ma situation de vie (mes devoirs professionnels, etc.) découle tout un ensemble d’exigences qui sont la volonté de Dieu sur moi. Une inspiration ne peut me demander quelque chose qui serait en contradiction manifeste avec l’accomplissement de ce que l’on appelait autrefois les « devoirs d’état ». L’Esprit Saint peut pousser une mère de famille à se laisser un peu moins préoccuper par les soins du ménage, pour dédier du temps à la prière. Mais s’il lui suggère de passer tellement de temps en contemplation que ses enfants et son mari en pâtissent, il y a lieu de se poser des questions. Les inspirations vont dans le sens du devoir d’état, n’en détournent pas mais ; au contraire, facilitent son accomplissement.
Il arrive parfois que nos devoirs familiaux ou professionnels soient un prétexte commode pour ne pas nous rendre à ce que l’Esprit Saint nous demande. Mais, il reste que ce critère de cohérence entre les inspirations et les exigences propres à notre condition est important, et le prendre en considération peut éviter bien des illusions spirituelles.
2- Les critères internes : on juge l’arbre à ses fruits
Le critère de discernement le plus important est celui qui est donné par Jésus lui-même dans l’Évangile : « on juge l’arbre à ses fruits » (Mt12, 33). Une inspiration de Dieu, si elle est suivie, sera féconde et portera de bons fruits : fruits de paix, de joie, de charité, de communion, d’humilité. Une inspiration qui vient de notre chair ou du démon sera stérile, voire portera des fruits négatifs ; tristesse, amertume, orgueil, etc.
Ce critère est important, mais il représente un énorme inconvénient : il ne peut être appliqué qu’après coup ! Une fois que la décision est prise, on mesure ses conséquences. Mais en pratique, on préfèrerait évidemment avoir des critères qui permettent de prévenir les erreurs, et donc de savoir si une inspiration est de Dieu ou pas, avant de la mettre à exécution ! Malgré l’inconvénient cité, ce critère n’est pas du tout inutile ? D’abord parce qu’il permet de se former l’expérience. Ensuite parce que même avant l’exécution de la décision, certains fruits peuvent déjà se manifester à l’intérieure de nous-mêmes (fruits de paix de joie etc.)
– Discernement des esprits
L’expérience de l’Église et des saints manifeste une loi générale : ce qui vient de l’Esprit de Dieu porte avec soi joie, paix, tranquillité d’esprit, douceur, simplicité, lumière. Au contraire ce qui vient de l’esprit du mal entraine tristesse, trouble, agitation, inquiétude, confusion, ténèbres. Ces marques du bon et du mauvais esprit sont en elles-mêmes certaines. La paix la joie etc., sont les fruits certains de l’Esprit Saint, le démon est incapable de les produire de manière durable. Comme à l’opposé le trouble et la tristesse sont des marques certaines du mauvais esprit, l’Esprit saint ne peut pas en être lui-même la source. Parmi toutes ces marques du bon et du mauvais esprit, le plus caractéristique est celle qui regarde la paix. L’Esprit de Dieu produit immanquablement l’agitation.
Notons qu’une inspiration divine peut dans un premier temps nous troubler, mais dans la mesure où nous ne la refusons pas, mais nous y ouvrons et y consentons, elle nous établit peu à peu dans la paix.
– Signes complémentaires : constance et humilité
Une des caractéristiques de l’Esprit de Dieu est la constance. Au contraire, ce qui provient de notre chair ou de l’esprit mauvais est instable et changeant. Rien de plus constant que nos humeurs ou nos envies nous le savons. De même le démon : il nous pousse dans une direction, puis dans une autre, nous met en tête de quitter un projet pour en entreprendre un nouveau, de manière à ce qu’en fin de compte nous ne fassions rien du tout. Une des stratégies fréquentes qu’il met en œuvre pour nous empêcher d’accomplir un bon projet, est de nous en faire miroiter un qui semble meilleur, de manière à nous détourner du premier. Au contraire, les inspirations divines sont stables et constantes. C’est pourquoi il est bon, en règle générale, de ne pas suivre trop vite une inspiration de manière à vérifier qu’elle ne s’évanouisse pas complètement au bout de quelque temps, ce qui serait le signe qu’elle ne vient pas de Dieu.
Une autre caractéristique de l’Esprit de Dieu est que, tout en éclairant et poussant à agir, il imprime en l’âme une profonde humilité. Il nous fait opérer le bien de telle manière que nous sommes heureux de le faire, mais sans présomption, sans gloriole ni autosatisfaction. Nous percevons avec évidence que le bien nous accomplissons ne vient pas de nous-mêmes ; mais qu’il vient de Dieu.
En conclusion, nous pouvons dire que les inspirations divines se reconnaissent en ceci : elles nous établissent dans la paix, ne sont pas changeantes, et elles impriment en nous des sentiments d’humilité.
Méditation
Repassons en revue les points qui nous ont le plus touché. Quel est le sentiment qui habite notre cœur en ce moment ?
Colloque
De tout ton cœur que veux-tu dire au Seigneur après avoir lui cet enseignement ? Dis- le Lui simplement comme si tu parlais à un ami ou une amie que tu aimes et es prêt à tout pour garder saine et permanente votre relation. Disons par exemple : Seigneur de tout mon cœur, je ressens l’envie de te parler et de te dire…(dis ce qui te monte du cœur).
L’enseignement te rappelle-t-il quelque chose, un évènement actuel et réellement préoccupant, de ta vie qui te manque encore maintenant ? Veux-tu en parler avec le Seigneur ? Parle-lui en!
Si tu ne ressens riens, dis-le lui tout de même et tu restes 15min en présence.
Clôturer la prière par un Notre père et 1 Je vous salue Marie.
Engagement
Que veux-tu faire pour plaire à ton ami le Seigneur, après ce qu’il t’a dit sur toi, sur ta vie, dans l’enseignement que tu viens de lire? Prend l’engagement de le faire à partir de maintenant en comptant non sur tes forces seules, mais sur la force de son Esprit.