Nous sommes tous appelés et envoyés pour annoncer ‘‘la joie de l’Évangile’’ c’est l’appel que nous adresse le Pape François. Cette joie, nous avons à la faire rayonner et à la communiquer à notre monde qui en a bien besoin.
Lectures de la messe
Première lecture
Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 45, 1.4-6)
Ainsi parle le Seigneur à son messie, à Cyrus,
qu’il a pris par la main
pour lui soumettre les nations et désarmer les rois,
pour lui ouvrir les portes à deux battants,
car aucune porte ne restera fermée :
« À cause de mon serviteur Jacob, d’Israël mon élu,
je t’ai appelé par ton nom,
je t’ai donné un titre,
alors que tu ne me connaissais pas.
Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre :
hors moi, pas de Dieu.
Je t’ai rendu puissant,
alors que tu ne me connaissais pas,
pour que l’on sache, de l’orient à l’occident,
qu’il n’y a rien en dehors de moi.
Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre. »
– Parole du Seigneur.
Psaume (Ps 95 (96), 1.3, 4-5, 7-8, 9-10ac)
R/ Rendez au Seigneur
la gloire et la puissance. (Ps 95, 7b)
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !
Il est grand, le Seigneur, hautement loué,
redoutable au-dessus de tous les dieux :
néant, tous les dieux des nations !
Lui, le Seigneur, a fait les cieux.
Rendez au Seigneur, familles des peuples,
rendez au Seigneur la gloire et la puissance,
rendez au Seigneur la gloire de son nom.
Apportez votre offrande, entrez dans ses parvis.
Adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté :
tremblez devant lui, terre entière.
Allez dire aux nations : « Le Seigneur est roi ! »
Il gouverne les peuples avec droiture.
Deuxième lecture
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens (1 Th 1, 1-5b)
Paul, Silvain et Timothée,
à l’Église de Thessalonique
qui est en Dieu le Père
et dans le Seigneur Jésus Christ.
À vous, la grâce et la paix.
À tout moment, nous rendons grâce à Dieu au sujet de vous tous,
en faisant mémoire de vous dans nos prières.
Sans cesse, nous nous souvenons
que votre foi est active,
que votre charité se donne de la peine,
que votre espérance tient bon
en notre Seigneur Jésus Christ,
en présence de Dieu notre Père.
Nous le savons, frères bien-aimés de Dieu,
vous avez été choisis par lui.
En effet, notre annonce de l’Évangile
n’a pas été, chez vous, simple parole,
mais puissance, action de l’Esprit Saint, pleine certitude.
– Parole du Seigneur.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 22, 15-21)
En ce temps-là,
les pharisiens allèrent tenir conseil
pour prendre Jésus au piège
en le faisant parler.
Ils lui envoient leurs disciples,
accompagnés des partisans d’Hérode :
« Maître, lui disent-ils, nous le savons :
tu es toujours vrai
et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ;
tu ne te laisses influencer par personne,
car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens.
Alors, donne-nous ton avis :
Est-il permis, oui ou non,
de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
Connaissant leur perversité, Jésus dit :
« Hypocrites !
pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ?
Montrez-moi la monnaie de l’impôt. »
Ils lui présentèrent une pièce d’un denier.
Il leur dit :
« Cette effigie et cette inscription,
de qui sont-elles ? »
Ils répondirent :
« De César. »
Alors il leur dit :
« Rendez donc à César ce qui est à César,
et à Dieu ce qui est à Dieu. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Homélie
Bien-aimés dans le Seigneur, nous célébrons ce dimanche la journée mondiale des missions. Les textes liturgiques nous invitent à recentrer notre vie sur Dieu. Ce Dieu qui se révèle dans la première lecture (Is 45,1-6) comme un Dieu libérateur et Sauveur. Ce message est certes adressé à un peuple qui vient de vivre une longue période d’exil et qui a été anéanti, torturé et humilié. Mais le prophète Isaïe lui annonce de la part de Dieu qu’il va pouvoir retrouver sa dignité et sa fierté.
Ils sont nombreux aujourd’hui ceux et celles qui ont tout perdu. Mais cette journée missionnaire nous rappelle que pour le Seigneur, la priorité c’est le petit, le pauvre, le faible, celui qui a perdu ou oublié sa dignité. Les uns et les autres restent son bien le plus précieux. A travers eux, c’est lui que nous accueillons ou que nous rejetons.
Nous sommes tous appelés et envoyés pour annoncer ‘‘la joie de l’Évangile’’ c’est l’appel que nous adresse le Pape François. Cette joie, nous avons à la faire rayonner et à la communiquer à notre monde qui en a bien besoin. L’apôtre Paul a été appelé puis envoyé pour annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile au monde païen. Cette annonce n’a pas été vaine. Chez les Thessaloniciens, elle a porté du fruit : « Nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon » Paul découvre avec émerveillement que le principal travail c’est Dieu qui le fait dans le cœur des hommes. Et il rend grâce à Dieu.
Cette lettre de Paul nous rejoint à l’occasion de la journée mondiale missionnaire. Lui-même a été un passionné de l’annonce de l’Évangile au monde païen. De nous jours, des hommes et des femmes quittent également leur famille et leur pays pour partir comme missionnaires à l’autre bout du monde pour annoncer Jésus-Christ.
Cette annonce de la Bonne Nouvelle a toujours rencontré des oppositions c’est ce que le récit de l’évangile de ce jour nous fait observer. Il nous montre des gens absolument opposés entre eux qui se mettent d’accord pour tendre un piège à Jésus ; c’est ce qui se passe dans notre société aujourd’hui. La tentation est grande de mettre hors circuit ceux qui nous remettent en question et nous poussent à changer. Leur parole nous gène. Alors, on fait tout pour les compromettre. On va même les accuser injustement d’actes qu’ils n’ont pas commis. Ainsi leur parole ne sera plus crédible. Mais Jésus ne se laisse pas piéger. Sa réponse est sans appel, tout d’abord, il dénonce leur hypocrisie. Mais surtout, il ramène les choses à leur juste niveau.
La pièce de monnaie que ses adversaires lui ont présentée portait la marque de César. Il est donc normal qu’il lui rend ce qui lui est dû. Rendre à Dieu ce qui est dû, c’est d’abord s’imprégner de son amour, c’est l’accueillir dans notre vie. Cette espérance qu’il met en nous, c’est comme une lumière qu’il faut communiquer au monde entier. Nous ne devons pas être de simples consommateurs de la foi. Nous sommes tous appelés à être des acteurs et des constructeurs de la communauté chrétienne ; c’est dans ce monde tel qu’il est que nous avons à témoigner de la Bonne Nouvelle de l’Évangile. Beaucoup le font au péril de leur vie. Mais rien ne peut empêcher la Parole de Dieu de produire du fruit.
En ce dimanche des missions, prions spécialement pour tous nos frères et sœurs en mission dans les pays en guerre afin qu’ils trouvent toujours le réconfort auprès Dieu et qu’ils s’engagent à tout faire pour que l’amour emporte sur la haine et la violence. Que le Seigneur soit avec nous pour que l’Évangile soit annoncé dans le monde entier.
Abbé François Olen KAMENI (Curé de la paroisse sainte Anne de Balembo-Fonkouankem)