Homélie du premier jour de l’an 2023!

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Lectures de la messe

Première lecture

« Ils invoqueront mon nom sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai » (Nb 6, 22-27)

Lecture du livre des Nombres

Le Seigneur parla à Moïse. Il dit :
« Parle à Aaron et à ses fils. Tu leur diras :
Voici en quels termes vous bénirez les fils d’Israël :
“Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage,
qu’il te prenne en grâce !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage,
qu’il t’apporte la paix !”
Ils invoqueront ainsi mon nom sur les fils d’Israël,
et moi, je les bénirai. »

– Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 66 (67), 2-3, 5, 6.8)

R/ Que Dieu nous prenne en grâce
et qu’il nous bénisse !
(Ps 66, 2a)

Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
que son visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.

Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
tu gouvernes les peuples avec droiture,
sur la terre, tu conduis les nations.

Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ;
qu’ils te rendent grâce tous ensemble !
Que Dieu nous bénisse,
et que la terre tout entière l’adore !

Deuxième lecture

« Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4-7)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates

Frères,
lorsqu’est venue la plénitude des temps,
Dieu a envoyé son Fils,
né d’une femme
et soumis à la loi de Moïse,
afin de racheter ceux qui étaient soumis à la Loi
et pour que nous soyons adoptés comme fils.
Et voici la preuve que vous êtes des fils :
Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs,
et cet Esprit crie
« Abba ! », c’est-à-dire : Père !
Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils,
et puisque tu es fils, tu es aussi héritier :
c’est l’œuvre de Dieu.

– Parole du Seigneur.

Évangile

« Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né. Quand fut arrivé le huitième jour, l’enfant reçut le nom de Jésus » (Lc 2, 16-21)

Alléluia. Alléluia.
À bien des reprises, Dieu, dans le passé,
a parlé à nos pères par les prophètes ;
à la fin, en ces jours où nous sommes,
il nous a parlé par son Fils.
Alléluia. (cf. He 1, 1-2)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem,
et ils découvrirent Marie et Joseph,
avec le nouveau-né
couché dans la mangeoire.
Après avoir vu,
ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé
au sujet de cet enfant.
Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient
de ce que leur racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements
et les méditait dans son cœur.
Les bergers repartirent ;
ils glorifiaient et louaient Dieu
pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu,
selon ce qui leur avait été annoncé.

Quand fut arrivé le huitième jour,
celui de la circoncision,
l’enfant reçut le nom de Jésus,
le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Homélie

Frères et Sœurs, nous célébrons en ce premier jour de l’année 2023, en communion avec l’Église Universelle, la solennité de Sainte Marie Mère de Dieu et concomitamment la journée internationale de prière pour la Paix.

En effet, c’est par la maternité virginale de Marie fille de Galilée que le Verbe s’est fait chair. En adorant dans l’Enfant de Bethléem, le Fils de Dieu fait homme, nous reconnaissons que Marie est la Mère de Dieu. Cependant, dire de Marie qu’elle est la Mère de Dieu, ne veut en aucun cas dire que c’est en Marie que s’est formée la divinité de Jésus, ou encore que c’est en elle que la double nature de Jésus a pris forme. Elle n’est pas la Mère de la nature divine de Jésus, et ne lui donne pas d’être Dieu. Car Jésus est Dieu de toute éternité ceci avant même la création du monde. Le Crédo de Nicée nous le dit de bon droit « Il est Dieu, né de Dieu, Lumière né de la Lumière, … Né du Père avant tous les siècles ».  Marie est belle et bien Mère de Dieu même si elle donne naissance à l’humanité de Jésus puisque, depuis qu’il a pris chair on ne peut pas séparer sa nature divine de celle humaine. Les deux natures bien que distinctes sont unies et forment sa personne.

Frères et sœurs, la liturgie de ce jour voudrait focaliser notre attention sur discrétion et la nature contemplative de la vierge Marie Mère de Dieu.   Cette attitude qui caractérise la Mère de Dieu est signifiée dans la première lecture par la posture d’Aaron et ses fils.

En fait, c’est Dieu lui-même qui  donne la formule de bénédiction par Moïse, à Aaron et à ses fils. Une formule qu’ils diront pour que Dieu agisse en bénissant le peuple.  Rappelons que Dieu avait fait recenser tous les prêtres en Israël soit 8580 au total ceci pour le service sacré.  Ce beau texte nous donne de voir comment le prêtre n’est qu’un instrument dont Dieu se sert pour bénir son peuple ; qu’il a aujourd’hui une fonction sacrée de bénédiction. Quand le prêtre dit une formule de bénédiction ce n’est pas lui qui agit, ce n’est pas sa force qui se déploie, mais Dieu lui-même qui déploie sa puissance et sa grâce. Le prêtre doit donc considérer sa mission comme une grâce, il doit l’accomplir dans la simplicité et l’humilité comme la Mère de Dieu.

Aussi, nous devons nous rendre compte que Dieu veut nous bénir en ce début d’année, il veut faire des merveilles dans chacune de nos vies. Et sa bénédiction est le signe qu’il veut graver ses grâces et son nom sur nous, pour que nous lui appartenions désormais. C’est une promesse d’être continuellement avec nous car il a posé son nom sur nous. Il est question de s’abandonner cette année à la bénédiction de Dieu, laisser sa grâce agir en nous comme jadis en la Mère du Sauveur.

Dans la deuxième Lecture, Saint Paul nous fait comprendre que par Jésus Christ né d’une femme nous sommes en marche vers la réalisation du  projet de Dieu. Marie a engendré celui par qui elle est fille et sauvée par une grâce anticipative. Ce qui est magnifique dans ce texte de Paul est que désormais par Jésus je suis fils de Dieu. Tout ce qui est à Jésus est à moi également puisque je suis fils dans l’unique Fils. Donc, la force du Christ est à moi, l’Esprit  du Christ est à moi et me fait crier « Abba », l’amour du Christ est à moi et la gloire du Christ est à moi. On peut donc comprendre pourquoi le Christ me prépare une place dans le royaume de son père. En Jésus et par Jésus j’ai donc tout. Je suis un grand vainqueur, car sa force et son Esprit sont avec moi. Frères et Sœurs, avec la Mère de Dieu, chantons au Seigneur un chant nouveau, car il aime son peuple.

L’évangile revient de manière douce et silencieuse sur le caractère intérieur et méditatif de la Mère de Dieu face au mystère de son Fils. Elle est consciente d’être un instrument dans la main de Dieu, elle joue son rôle sans faire de bruit ou faire des réclamations. Elle sait qu’elle n’est pas le centre du projet de Dieu mais la servante du Seigneur. Elle est attentive à ce que des gens peu recommandables d’après la société comme les bergers disent. Elle leur accorde toute son attention et leur donne la possibilité de s’assoir près d’elle et de l’enfant sans doute avec des tenues nauséabondes qu’on reconnait aux bergers, et l’odeur atroce des animaux qui finit par être la leurs.  Contrairement aux bergers qui bavardent, elle est muette, méditative et silencieuse. Elle est pourtant la Mère de Jésus, de l’Emmanuel, de l’oint de Dieu, mais choisit le chemin de la coopération discrète au projet  de Dieu.

En ce début d’année 2023, il est important de  puiser dans la vie de Marie Mère de Dieu des éléments pour modeler notre manière d’être et de faire au quotidien. Surtout en face d’une société en crise, une société de la dictature du bruit, une société ou le silence inquiète et le bruit a revêtu les lettres d’or que le silence avait autrefois. A l’école de Marie apprenons l’humilité, la simplicité, la discrétion dans ce que nous faisons. Cultivons le silence, l’intériorité avec Dieu et la prière fervente.

Seigneur, bénis notre année, accorde nous la grâce d’être comme Marie la Mère de Dieu et notre Mère des hommes et des femmes de silence, de méditation et de prière. Bonne année 2023 à tous et à toutes.

Abbé Sam-Yannick KEMEGNI, Prêtre du Diocèse de Nkongsamba


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