Jour 2 : Paix intérieure et combat spirituel

Jour 2 : Paix intérieure et combat spirituel
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Chaque chrétien doit être convaincu que la vie spirituelle ne peut en aucun cas être le déroulement tranquille d’une petite vie sans histoire. Au contraire, elle est le lieu d’une lutte constante, parfois douloureuse, qui ne prend fin qu’à notre mort. Il s’agit en effet de la lutte contre le mal, les tentations, le péché qui est en soi. Ce combat ne peut s’éviter et est une réalité objective et positive de notre vie. Il faut bien dire, comme Sainte Catherine de Sienne, que « sans guerre il n’y a pas de paix »! Ou encore sans combat, pas de victoire. Ce combat est le lieu de notre purification, de notre croissance spirituelle, où nous apprenons à nous connaître nous-mêmes dans notre faiblesse et à connaître Dieu dans son infinie miséricorde. Ce combat est le lieu de notre transfiguration et de notre glorification.

Cependant le combat du chrétien n’est pas un combat stérile, par la foi, le chrétien lutte avec l’absolue certitude que la victoire est déjà acquise, puisque Christus Vivit, Christ est vivant, il est ressuscité. Le chrétien ne combat pas avec sa force à lui, mais avec celle du Seigneur qui lui dit : « Ma grâce te suffit, car ma puissance se manifeste dans la faiblesse. »(2Cor12, 9). Ainsi, l’arme du combat n’est pas principalement la fermeté naturelle du caractère ou l’habileté humaine mais la foi, l’adhésion totale au Christ, qui nous permet, dans les pires moments, de nous abandonner avec une confiance aveugle à celui qui ne peut nous abandonner. Dans cette même veine, Saint Paul affirme : « Je peux tout en Celui qui me rend fort » (Ph4, 13) et le Psalmiste clamera : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ? » Ps27

S’il est vrai, comme nous dit l’auteur du livre des Hébreux, que nous devons « résister jusqu’au sang dans lutte contre le péché (He12, 4), il n’en demeure pas moins que c’est avec un cœur paisible qu’il doit combattre. Car c’est cette paix intérieure qui lui permet de lutter non avec ses propres forces, qui seraient vite épuisées, mais avec celle de Dieu.

Si la paix intérieure est non seulement la condition du combat spirituel, mais  plus encore l’enjeu même de ce combat. Le combat spirituel consiste, en effet, à défendre la paix du cœur contre l’ennemi qui s’efforce de nous la voler. Une des stratégies du malin pour nous éloigner de Dieu et freiner notre croissance spirituelle est de tenter de nous faire perdre la paix intérieure. Lorenzo Scupoli, un grands maître spirituel du 16e siècle très aimé par Saint François de Sale affirmait que « le démon fait tous ses efforts pour bannir la paix de notre cœur, parce qu’il sait que Dieu demeure dans la paix  et c’est dans la paix qu’il opère de grande choses ».

Lorsque nous combattons avec un cœur troublé, nous combattons sur le terrain de l’ennemi et il aura raison de nous, alors que lorsque nous avons la paix du cœur, nous combattons sur le terrain du Seigneur et là nous sommes toujours sûrs de vaincre. Donc nous ne devons pas nous tromper de terrain de combat ou mal orienter nos efforts.

Très souvent, nous croyons que remporter le combat spirituel c’est  vaincre tous nos défauts, ne jamais succomber à la tentation, n’avoir plus de faiblesses et de défaillances. Honnêtement qui de nous peut prétendre ne jamais tomber ? Être infaillible n’est certainement pas ce que Dieu exige de nous, car il sait de quoi nous sommes faits, et il se souvient que nous sommes poussière (Ps 103,14).

Le véritable combat spirituel au contraire, n’est pas ma poursuite d’une invincibilité ou d’une infaillibilité qui sont hors de notre portée, mais le véritable combat spirituel consiste principalement à apprendre à accepter, sans nous décourager pour autant, de tomber parfois, à ne pas perdre la paix de notre cœur quand il nous arrive de chuter lamentablement, à ne pas nous attrister excessivement de nos défaites et à savoir profiter de nos chutes pour rebondir plus haut. Ceci est possible, mais à condition de ne pas nous affoler et de rester en paix.

Nous pouvons conclure ce rapport entre le combat spirituel et la paix intérieure en évoquant cette formule essentielle : le premier but du combat spirituel, ce vers quoi doivent tendre d’abord nos efforts, ce n’est pas d’obtenir toujours la victoire (sur nos tentations, nos faiblesses), mais c’est plutôt, comme le dit Jacques Philippe, « d’apprendre à garder son cœur en paix en toute circonstance, même en cas de défaite» (Jacques Philippe, Recherche la paix et poursuis-la, 1991). C’est en faisant ainsi que nous rejoindrons l’autre but qui est d’éliminer nos défauts, nos chutes, nos imperfections, nos péchés. Car cette victoire, nous devons la vouloir et la désirer, mais en sachant que ce ne sont pas nos forces qui nous l’obtiendront, et donc ne pas prétendre l’obtenir immédiatement. C’est surtout la grâce de Dieu qui nous obtiendra la victoire et cette grâce nous sera donnée d’autant plus rapidement que nous saurons maintenir notre intérieur dans la paix et l’abandon confiant entre les mains de notre Père céleste.

Exercice spirituel

Prendre 30 minutes pour méditer sur cette question

Quels sont actuellement mes lieux (faiblesses, péchés habituels) de combat spirituel ?

Recensons-les parlons-en dans le détail à Dieu, exprimons lui ce qui nous pousse à tomber dans cette faiblesse.

Dans un échange amical, demandons-lui de nous aider désormais. Disons-lui que nous ne comptons plus sur nos seules forces pour vaincre ces faiblesses, mais sur lui, Jésus.

Terminer par la prière du Notre Père ou Ave Maria

Prenons un temps au cours de cette journée pour lire 2 Cor 12, 7-9.

Que Dieu vous bénisse abondamment !

André Kamta Sabang

Christus Vivit


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